• 1ère étape du grand prix FFE Port Marly. Succès... pour qui ?

    Pour médiatiser son action, la FFE a lancé un grand prix, disputé en quatre épreuves, plus une finale à Bastia. Ce week-end, Port-Marly accueillait la première édition.


     

    Le moins qu'on puisse dire, c'est que le succès populaire n'a pas été au rendez-vous. 144 joueurs pour une campagne de promotion soi-disant géante, c'est peu. Les maîtres et grand-maîtres ont été au rendez-vous pour se disputer les prix.

     

    La compétition s'est déroulée en trois étapes. Le vendredi s'est déroulé un tournoi exhibition par handicap remporté par le Russe Sergeï Kariakin, de passage à Paris avant d'aller disputer le Tata Steel.

    Le Grand Prix FFE à proprement dit s'est déroulé le samedi 8 et le dimanche 9 janvier. Les 7 premiers étaient qualifiés et rejoignaient le champion de France 2010, Laurent Fressinet, dont la qualification directe relève de l'irrationnalité échiquéenne, mais pas du copinage (ou du retour de service après avoir servi de témoin à charge bidon diront les mauvaises langues).

     

    Au final, c'est Maxime Vachier-Lagrave qui s'impose qui s'impose en finale contre le Brésilien Alexandr Fier (7è qualifié du samedi en passant), 1,5 à 0,5. C'est par ce score que le champion de France 2011 a gagné son quart et sa demi-finale, contre Tigran Gharamian et Laurent Fressinet. Fier a battu Pavel Tregubov et surtout Etienne Bacrot, le numéro 1 français, par 2 à 0.

     

    Revenons donc au premier sujet. 144 joueurs est loin d'avoir un succès populaire. Cela me conduit à m'interroger sur la politique de la FFE pour donner plus de visibilité au jeu d'échecs :

    - A qui la FFE s'adresse ? Le seul moyen de populariser un sport est d'offrir une tribune médiatique facile. La FFE s'obsède-t-elle par la télévision ? Elle n'arrivera pas à percer alors que le média internet est un formidable moyen d'offrir de la lisibilité. L'exemple du mémorial Tal et du London Chess Classic devrait être retenu : les retransmissions sont assurées et les parties commentées avec beaucoup d'idées intéressantes. Or la FFE est loin de penser à ce genre de retransmission. Au contraire, obsédée par les affaires de triche qui pourraient se résoudre à l'application naturelle de quelques règles simples (que les arbitres font en tournoi fermé), elle préfère différer les retransmissions et ne pas proposer de commentaires.

     

    Rien pour donner un côté attractif au spectacle.

     

    - Il n'y a aucun tournoi majeur en France depuis des années. Certes, la FFE n'a pas les moyens d'organiser ces tournois mais pourquoi ne peut-elle pas soutenir la création, ne serait-ce qu'en offrant sa compétence technique ? Et puis il existe un sponsor donc elle se gausse : BNP Paribas. L'apport annuel du partenariat devrait largement suffire à organiser un fort tournoi et à le mettre en évidence. Au lieu de ça, la FFE laisse un challenge pour les amateurs, qui restent la cible de la politique de la banque. Ce n'est pas un partenariat gagnant-gagnant.

     

    Conséquences :

    Nos joueurs ne peuvent pas progresser au contact de l'élite mondiale car leurs invitations sont irrégulières et peu fréquentes. Un tournoi en France chaque année permettrait aux Bacrot et Vachier-Lagrave d'affronter l'élite mondiale dont ils ne sont pas si éloignés (bien qu'ils tournent autour de la 40-50è place mondiale). Cette habitude leur permettrait de mieux appréhender les exigences de la compétition de haut niveau, en particulier dans les matchs par équipes où la France s'effondre régulièrement contre de grosses nations, faute d'esprit d'équipe et d'habitude à jouer de gros matchs.

     

    D'autre part, ces joueurs ne peuvent profiter des réseaux constitués par l'invitation de joueurs. Si tu invites un de nos joueurs, on en fait autant, etc. La preuve est flagrante : aucun Français ne participe à un des trois tournois Tata Steel qui commencent samedi. Aucun sur 42, alors qu'ils étaient trois l'an passé (ou quatre je ne sais plus). Or c'est la popularité des joueurs qui peut leur donner des invitations et ces invitations passent par des réseaux, des relations.

     

    Alors la FFE changera-t-elle de politique ?

     

    Non, car elle se satisfait du nombre record de licenciés, car elle se cachera toujours derrière le manque de moyens (mais pourquoi ne pas valoriser par Internet le championnat de France, non car il n'y a rien pour changer le monde un peu autiste du jeu d'échecs, qui ne s'adresse qu'à lui-même (en tout cas en France).


    Tags Tags : , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :